Municipales à Audierne: l'heure des bilans
Plutôt que de s'attarder à lire les vagues promesses des uns et des autres qui ne traiteront aucun sujet concrètement (2 professions de foi sont déjà
parues), il semble plus intéressant de regarder ce qui s'est passé et fait à Audierne depuis quelques temps, disons 1/4 de siècle, soit 25 ans.
(soit 2 décades et demi selon un certain vocabulaire municipal très officiel des sortants).
En effet les 2 grandes tendances qui s'affrontent pour les échéances municipales ont exercé le pouvoir, à tour de rôle, à savoir: de 1983 à 1995 pour la gauche soit 12 années, de 1995 à
2008 pour la droite soit 13 années. Comparons les résultats.
La gauche d'hier se présente aujourd'hui sous son vrai nom et revendique son appellation. C'est clair. La droite n'est , théoriquement plus
représentée, sauf que la liste dite apolitique est issue de la majorité sortante dirigée par un maire UMP. La 3ème liste , est menée par l'ancien premier adjoint de la municipalité de droite,
mandat exercé de 1995 à 2001, cumulé avec celui de président de la communauté de communes de 1998 à 2001. Aucune réalisation notoire, simple expédition des affaires courantes à la
communauté . (Avant d'être battu aux municipales en 2001). Sur cette liste figure un candidat classé MODEM et une ancienne conseillère municipale d'Esquibien au sein d'une municipalité
de droite ( maire UMP). En clair, les 2 listes qui ne sont pas de gauche ont, à des degrés divers exercé des responsabilités à Audierne (ou à Esquibien), dans des municipalités de droite, et
ne peuvent donc clamer leur irresponsabilité dans la situation actuelle, pas plus que leur classification apolitique. Disons qu'elles sont de droite puisqu'elles ne sont pas de gauche, et
qu'elles ne sont pas apolitiques, appellation que seule une liste ouverte à tous aurait pu revendiquer. Par définition, une liste ouverte est ouverte à tous, sans références politiques et sans
leader autoproclamé. Ce n'est pas le cas des listes intitulées " Unis pour l'avenir d'Audierne " pas plus que "Agir pour Audierne et ses habitants ". Comme si on pouvait être désunis pour
Audierne ou vouloir agir contre ses habitants.
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Que s'est'-il passé à Audierne
depuis 25 ans
Lorsque la gauche est arrivée aux affaires, en 1983, elle prenait la suite d'une municipalité modérée qui avait géré la ville durant 20 années. L'état des
lieux était ce qu'il était, sans autre commentaire. Pour ce qui concerne les personnes âgées, la structure d'accueil était l'ancien hospice, situé en ville, à l'emplacement actuel de
l'office du tourisme et du musée maritime. Les conditions de fonctionnement de cet hospice avaient fait l'objet d'un reportage dans la presse locale (Télégramme de Brest). Cette enquête effectuée
à la demande d'un administré audiernais (votre serviteur), faisait ressortir les mauvaises conditions d'hébergement de nos Anciens, dans des locaux inadaptés qui ne pouvaient bénéficier d'aucune
perspective sérieuse d'aménagement (ascenseur, sanitaire, salle commune etc... exemple: seau hygiénique sur trépied, absence de prises de courant dans les locaux
pour les lampes de chevet ou les matelas anti-escarres...etc..).
Consciente de ce problème estimé majeur, la gauche a décidé de faire construire une maison de retraite, celle que nous connaissons
aujourd'hui. L'hospice digne des romans de Victor Hugo (Les Misérables écrit en 1862) a disparu en tant qu'hospice. Il n'y a donc plus rien à dire, si ce n'est que ce projet
a rencontré de nombreuses difficultés administratives et autres, avant sa réalisation, difficultés créées par l'opposition de l'époque, actuellement majorité. Passons.
Une opposition qui utilise tous les moyens pour avant tout faire parler d'elle est totalement négative
puisque:
"Elle est contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre".
Telle était la situation audiernaise à cette époque
Dont acte à la gauche pour la maison de
retraite
Parallèlement, une étude en vue de réaliser un port de plaisance a été diligentée par la gauche. Les choses n'étaient pas simples. On se souvient de l'état
des lieux, envasés, des interrogations posées au sujet du courant de la rivière Goyen etc...Bref. Les études aboutissent à la création d'un petit port de plaisance, à titre
expérimental pour voir le comportement des lieux devant les conditions naturelles puisque la nature reprend toujours ses droits. Une cinquantaine de places est donc réalisée, prudemment. On
se souvient des camions circulant en ville pour évacuer les sédiments et la vase et des commentaires correspondants (certains parlaient même de nuisances créées par un port de plaisance
inutile qui n'apportait rien). La décision d'agrandir est prise après un temps d'observation: réaliser une centaine de places, donc doubler la capacité. Ce projet se heurte à
l'hostilité de l'opposition dont le leader, futur maire (d'aujourd'hui) s'abstient de voter les crédits, invoquant le prix de revient élevé par rapport au premier projet. Ceci peut être
vérifié au registre des délibérations municipales. L'agrandissement est cependant réalisé: une centaine de places et un espace laissé disponible pour les aménagements futurs,
particulièrement techniques.
Dont acte à la gauche pour le port de plaisance 1ère
version.
Il ne me semble pas nécessaire d'énumérer les autres réalisations de la gauche. Elles sont nombreuses: achat du cinéma, voierie, assainissement, trottoirs,
sans oublier l'élargissement de la rue René Autret qui aujourd'hui défraie la chronique . La réhabilitation de cette rue avait été entreprise par la gauche. ( La droite s'est contentée
d'utiliser la nouvelle chaussée (élargie par ses prédécesseurs) pour y faire passer les canalisations d'assainissement au profit du quartier de Kervréac'h, oubliant le traitement des eaux
pluviales et l'éclairage public. Ceci n'est qu'un exemple), liste non exhaustive comme on dit etc... Sans compter que la casse de voitures avait été éliminée
"manu-militari" , de manière autoritaire et responsable par la municipalité de gauche. Elle s'est reconstituée sous le règne de la municipalité de droite qui s'en est accomodée;
Les commissions municipales sont ouvertes aux non-élus: circulation, environnement, bref, une anticipation sur les commissions de quartiers et l'ouverture démocratique aux citoyens
non-élus, ce qui deviendra inévitable à l'avenir.
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En 1995, la municipalité actuelle remplace la gauche. Peu importe son appellation, mais plusieurs membres de cette municipalité appartiennent au RPR. Je ne
dirai pas qu'ils n'ont rien fait; je dirai plutôt qu'ils ont mal fait ce qu'ils on fait:
- l'aménagement du centre ville et
du port de plaisance:
Devenue majoritaire, la droite prend la décision de doubler la capacité du port de plaisance (actuellement 240 bateaux) sans organiser parallèlement l'aménagement
des structures techniques ce qui aurait dû être pensé dans le cadre de l'aménagement du centre ville. (cette fois pas question de prix de revient dans la nouvelle
décision). Conséquence: aujourd'hui la bibliothèque a été exilée hors du centre ville pour réaliser une capitainerie à sa place.
N'omettons pas de signaler la vente à un particulier du bâtiment de premier plan, ex-logements des instituteurs de l'école Pierre
Le Lec, bâtiment qui aurait pu héberger une capitainerie ou une bibliothèque. Il n'y a plus de possibilités sur le territoire d'Audierne (294 hectares) pour réaliser une aire de
carénage ou un poste de ravitaillement en carburant au profit des bateaux.
QUID des normes européennes??
Il faudra cependant trouver une solution ailleurs. Où ?? Chez les voisins ??? C'est facile d'imposer aux autres les
conséquences de ses erreurs. Ceci s'appelle un traitement en aval alors que les bonnes prévisions doivent traiter en amont. Exactement comme un médecin qui établit d'abord le diagnostic
avant de rédiger l'ordonnance de la prescription. Et si d'aventure il convenait d'agrandir l'école Pierre Le Lec: nouvelles classes, locaux techniques ou logistiques etc.. ?? Trop
tard. Désormais l'ensemble du bâtiment appartient à un particulier et le rez-de-chaussée compte 2 commerces. Voilà un bâtiment sis au premier plan, bon pour un particulier, et jugé inutile
pour la commune par les responsables sortants.
Qui donc a dit que commander c'est prévoir ?? Cela ne s'apprend peut-être pas dans toutes les écoles !!! On ne peut passer sous silence les travaux de retouche effectués en février 2008 au centre ville au profit des écoulements; tout cela n'avait
peut-être pas été suffisamment élaboré .
-les réalisations
immobilières:
Parlons seulement des "marines d'Audierne" ex usine Queinnec. La route longeant cette copropriété est restée à l'état initial, malgré une pétition demandant
son élargissement. Il ne semble pas très sérieux de se référer à l'avis de l'architecte des bâtiments de France qui exprimait le souhait de garder le mur extérieur. D'abord, parce que ce
n'est qu'un avis. C'est le maire qui signe le permis parce que c'est lui qui décide. Par comparaison, disons que dans un cas de combat ce n'est pas l'administration qui commande mais
le chef opérationnel. Le premier magistrat audiernais aurait pu refuser sa signature en présentant un recours auprès du tribunal administratif ou plus simplement exprimer une
restriction ou une servitude d'alignement sur le certificat d'urbanisme. Prévoir, toujours prévoir, et ne pas confondre vitesse et précipitation. Hélas, 3 fois hélas !!! Et
maintenant, et bien, il faut faire avec...et comme on pourra !! A vouloir démontrer que l'on est meilleur que les autres, on risque de confondre et mélanger les genres: prudence
et imprudence, efficacité et mauvais résultats !!! N'oublions pas les conséquences à moyen terme (station d'épuration).
L'aquarium:
Réalisé sur un des rares terrains qui aurait pu servir à autre chose: salle polyvalente par exemple, piscine ou entreprise à vocation maritime. De plus, on se
souvient du folklore tournant autour de ce projet: menace de démission de la municipalité, dépôt de bilan et liquidation judiciaire après quelques mois de fonctionnement etc.. Bilan: subventions
parties en fumée dans la liquidation, réalisation d'un parking paysagé aux frais de la commune selon les exigences du promoteur etc... Et les emplois créés ?? Combien ??? Permanents ou
saisonniers ?? Et les conséquences de l'occupation du domaine maritime par cet aquarium: entreprise d'entretien et stockage de bateaux près de la poste au détriment des stationnements
de véhicules, terrasse aquarium au dessus de l'eau (loi littoral) etc.. Sans compter que, ce jour, 26-02-2008, on apprend que l'aquarium change de propriétaire et que les nouveaux
acquéreurs envisagent le développement de leur activité "restauration". Concurrence pour les mêmes activités du centre ville ??? Sans aucun doute. Voilà une affaire qui a vu le jour grâce à
l'engagement de la municipalité sortante et aux subsides des contribuables, et qui aura rapporté à des particuliers exclusivement. Bonne affaire, pour certains !!!
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Le terrain acquis par la gauche pour réaliser un projet de foyer-logement a également été vendu. Ce terrain est (était) une enclave dans l'enceinte
des Capucins ce qui ouvrait des perspectives. Conclusion: encore du béton qui va rejoindre tout ce qui est déjà bétonné. Il n'y a pas besoin d'être un grand stratège pour imaginer ce
qui va se passer: Les nombreux appartements sont appelés à changer de main régulièrement. On vient à Audierne une fois, 2 fois puis on a envie de changer. Les 600 kilomètres séparant
Paris d'Audierne interdisent toute possibilité de week-end. Les parisiens vont en Sologne ou dans le Vexin en fin de semaine (et aussi au ski). Donc les appartements feront
l'objet d'un "marché tournant". On achètera pour un court laps de temps et on revendra. L'incidence sur le marché de l'habitat traditionnel se fait déjà sentir. On peut s'attendre à une
mévente des maisons individuelles. C'est même sans doute déjà le cas. Le " bétonnage " n'apportera donc rien aux audiernais, mais il permettra aux investisseurs de
réaliser des profits substantiels.
On ne s'invente pas station balnéaire ou station de vacances avec si peu de respect pour l'environnement; Interrogez donc les propriétaires de locations
saisonnières situées près d'une casse de voitures !! (ce n'est pas moi).
Ci-dessus: la rue Marcel Paul, dans l'enceinte de l'ancienne clinique
La voierie
Le département a refait la rue du 14 juillet (route de la Pointe du Raz) dans laquelle se trouvent encore quelques terrains constructibles. Récemment un terrain a
changé de main. Après l'acquisition, il s'est avéré que les branchements ne pouvaient être réalisés en raison de l'interdiction de creuser la nouvelle chaussée, ce qui semble tout à
fait normal. Conclusion: on peut construire mais pas bénéficier du raccordement à l'assainissement, voire à l'eau. N'aurait'-il pas fallu informer les vendeurs des nouvelles servitudes crées
par la réfection de la route, et ce avant la réfection ?? Ils auraient pu viabiliser leur terrain avant les travaux . Encore une situation de l'aval, qu'il aurait convenu de traiter en amont
pour éviter un préjudice aux propriétaires (je ne suis pas concerné mais j'ai connaissance du problème);
Quoi qu'il en soit, la route est refaite mais la commune n'a pas d'argent pour faire les trottoirs ??? Donc on attendra !!! Station balnéaire
???
Quant au jardinage, il y aura sans doute lieu d'en reparler, tant du point de vue de la masse salariale (prix de revient) que du point de vue
utilisation du personnel. Les jardiniers ne sont pas au balayage ni au nettoyage. Ils jardinent, ce qui permet peut-être d'obtenir un prix de ville fleurie, mais au détriment des quartiers
abandonnés, donc des administrés. Or, c'est dans les quartiers que résident les électeurs. (les pots de fleurs ne votent pas). Gageons qu'il auront de la mémoire, surtout si, victimes de
négligences à moins qu'il ne s'agisse de sectarisme primaire, ils sont encore en attente d'éclairage public par exemple !! Il n'y a pas grand chose qui sépare le sectarisme primaire du
"sectarisme primitif" . Mais la défaite aux élections législatives explique peut-être le forfait aux municipales du maire sortant. Sinon, comment comprendre une candidature à
l'assemblée nationale voici un an (le suppléant peut-être appelé à siéger) et le renoncement à la fonction de maire dans une commune de 2471 habitants et 294 hectares quelques mois plus tard. Il
semblerait que l'on soit plus optimiste et plus vaillant du côté du Guilvinec.
Et toujours pas de salle polyvalente. Audierne est la seule commune du Cap-Sizun a en être dépourvue. N'aurait'-il pas fallu
traiter ce problème en priorité au cours de 13 années d'exercice du pouvoir ??
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Il est temps de mettre un terme à cet exposé et de tirer les conclusions qui semblent évidentes:
La gauche a traité les problèmes essentiels et
urgents quand elle était aux affaires.
Quant aux projets d'avenir, la priorité des
priorités est le désenclavement du Cap-Sizun. De ce point de vue, il est incontestable que la gauche, en liaison avec le conseil général, a un temps d'avance sur la droite, d'autant que ce
projet est capital pour l'ensemble des communes du Cap
La droite n'a fait que gérer sans prévision, sans prospective, privilégiant
constamment la vitrine du centre ville au détriment des quartiers, des difficultés de circulation (rappelons le projet de petit train), du traitement des endroits essentiels (ronds points: le
Stum, Kérivoas etc..) et j'en passe. Il serait trop long d'énumérer ce qui reste à faire, après 13 années de retard dans les quartiers d'Audierne. Inutile de proposer aux visiteurs un circuit des
lavoirs si on n'entretient pas les lavoirs. Bon courage aux successeurs qui devront sans doute changer de mode de gestion: ne pas chercher à aller trop vite sans savoir où on veut aller,
qualification généralement attribuée aux cow-boys dans les films westerns. La gestion municipale, comme toutes les gestions, privées ou publiques est affaire de prudence et
de réflexion, le mode "on verra bien après et plus tard" étant réservé aux projections d'origine américaine qui sont destinées uniquement au
divertissement.
La conclusion paraît évidente: Votez et votez
bien
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[ Réalisation: Spartacus, simple administré, électeur de 2ème classe selon la définition donnée par Pierre-Jakès Hélias
(le cheval d'orgueil), et fils de plouc selon Jean Rohou (éditions Ouest-France) ]